Un bilan mitigé pour les 30 ans de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale

C’était il y a trente ans, jour pour jour, à N’Djamena, au Tchad. Six pays d’Afrique centrale (Cameroun, République centrafricaine, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale et Tchad) fondaient la Cemac pour accroitre les échanges et harmoniser les règles douanières.
Depuis, le temps a passé et force est de constater que la Cemac fait face à de nombreuses difficultés. Certains parlent de l’organisation comme d’une union purement administrative. Si des mesures sont prises pour assurer la libre-circulation des biens et des personnes, comme la mise en place d’un passeport communautaire en 2017, dans les faits les choses sont plus compliquées.
La limitation des pouvoirs des institutions sous-régionales rend difficile l’application des décisions, un phénomène amplifié par le manque d’infrastructures routières et électriques, notamment, qui empêchent de relier correctement les pays entre eux.
Résultat, la Cemac est l’un des blocs économiques les moins intégrés du continent. Ses membres commercent, à 80%, avec l’extérieur comme la Chine, la Russie ou encore l’Europe, mais seulement à 4% entre eux. L’intégration régionale, pourtant inscrite dans les textes de l’organisation, est donc encore lointaine.