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Magal Touba dans un contexte de Chikungunya : pèlerins et populations méfiants, le corps médical en état d’alerte
Le Magal de Touba de cette année se tient encore dans un contexte particulier, marqué par une propagation de la fièvre Chikungunya récemment apparue dans la région de Kédougou (Sud-Est ). Mais le ministère de la Santé et de l’Action sociale a déjà pris ses dispositions pour permettre aux pèlerins de mieux célébrer l’évènement.
Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, qui a aussi effectué le déplacement, a annoncé une bonne couverture sanitaire de cette actualité religieuse. Elle a pu apprécier toutes les stratégies mises en place afin d’assurer aux populations et aux pèlerins de bonnes conditions de santé et d’hygiène.
Dr Boly Diop, chef de la division surveillance épidémiologique et riposte vaccinale, constate « une recrudescence des cas de grippes saisonnières. Il précise que « cette augmentation s’est vue au niveau des différentes régions du Sénégal. »
Mais, ajoute-t-il : « Avec notre réseau de surveillance, des prélèvements sont acheminés au laboratoire de l’Institut Pasteur de Dakar. » Il sort de ces analyses que la grippe circule au niveau de toutes les régions du Sénégal mais plus particulièrement au niveau des régions où il y a une forte densité de la population. Il s’agit de Dakar, Thiès, Saint Louis et Diourbel, liste-t-il.
Pour ne rien arranger, s’inquiète le médecin, « cette grippe survient dans un contexte épidémique de chikungunya mais aussi dans un contexte de circulation du virus de la Covid-19. » D’ailleurs relève-t-il, « par rapport à la circulation de la Covid-19, elle suit la même tendance que le virus de la grippe. »
Concernant le chikungunya, « l’épidémie est en train de prendre de l’ampleur et de sortir de Kédougou. Actuellement, l’épidémie est notée au niveau de quatre districts de santé de la région de Tambacounda », explique Dr Boly Diop.
« Suivre les conseils des autorités sanitaires«
Sur le terrain, des activités de communication sont menées par les équipes du Service national de l’éducation et l’information pour la Sante ( Sneips) , de l’Ademas Sénégal et de la région médicale de Diourbel.
« Depuis deux semaines on est sur le terrain pour la sensibilisation des populations. Il y a la surveillance, la logistique et la gestion des urgences, les activités de surveillance, de prévention et de lutte contre les maladies à potentiel épidémique », a indiqué Dr Baye Ndiaye, chef district Keur Niang.
Pour gérer un risque sanitaire, les autorités de santé enrôlent les populations, en leur demandant d’adopter des comportements préventifs et d’aller se faire consulter en cas de maladie.
Le Magal réunit traditionnellement plusieurs millions de pèlerins venus de tout le pays et de la diaspora. Malgré le contexte où la grippe circule au niveau de toutes les régions du Sénégal mais plus particulièrement au niveau des régions où il y a une forte densité de la population. Certains pèlerins ignorent toujours la maladie de Chikungunya.
» Je viens de Ngabou pour les besoins du Magal. Je ne connais pas cette maladie (Chikungunya) la Covid-19 était plus compliquée mais cela ne m’empêche pas. d’effectuer le pèlerinage dans la ville sainte. Comme il y a une nouvelle maladie qui se propage un peu partout dans le pays, il faudra prendre mes précautions pour ne pas chiper le virus « , confie-t-il.
Les populations de la cité religieuse préfèrent suivre les conseils des professionnels de la santé pour prendre leurs précautions d’hygiène.
» C’est à travers les campagnes de sensibilisation que j’ai su qu’il y a une fièvre de Chikungunya. C’est une maladie qui se propage très vite. Du coup j’essaie de suivre les conseils des autorités sanitaires pour mieux se protéger de cette maladie « , indique Lahat Diop, habitant au quartier Khaïra.
Le marché Ocas est présenté comme étant le ventre mou de la cité, grouille de monde cette veille de Magal. Le marché reçoit des milliers de personnes venues de tout bord. Le lieu de commerce manque d’hygiène et d’espace. Il faut patauger pour vaquer à ses occupations. Les commerçants ignorent l’existence d’une nouvelle fièvre au Sénégal.
« Le marché Ocas est très fréquenté. Ces maladies ( Covid-19 et Chikungunya) ne nous empêchent pas de faire notre travail. Tant qu’il y a des pèlerins, nous allons vendre. Nous n’avons que notre commerce pour subvenir à nos besoins. On ne peut pas baisser rideau. Il suffit seulement de suivre les instructions des professionnels de santé pour ne pas s’exposer aux maladies », a expliqué Ndeye Mareme, vendeuse de serviette.
Le Chikungunya s’était signalé en 2009 et 2015 au Sénégal. La maladie se manifeste par une fièvre, des douleurs musculaires, parfois une éruption de la peau et des douleurs articulaires. Elle peut aussi avoir des complications chez les personnes âgées allant jusqu’au décès.
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