ACTUALITES

Madagascar: polémique sur l’accaparement de terres dans le sud-ouest du pays


Dans leur communiqué publié hier, les associations de défense du paysannat exhortent l’État à ouvrir une enquête pour faire la lumière sur cette affaire et «restituer les terres aux paysans victimes des accaparements». Une affaire que le Fima (Fikambanan’ny Masikoro Arivolahy), une association signataire du communiqué dénonce et que son vice-président à Antananarivo Elia Rabevahiny résume ainsi: «En 2015, des immenses travaux sont réalisés pour l’irrigation de cette zone qui représente près de 6 000 hectares. Le nouveau canal fait prendre de la valeur à tous ces champs de riz, kabaro, oignons, maniocs. Mais en 2022, ces paysans qui occupaient le terrain depuis des générations, on leur a dit qu’il y avait d’autres personnes qui possèdent des titres, et qui sont les vrais propriétaires fonciers de ces terrains maintenant.»
 
Hautes autorités citées
Parmi les noms de ces nouveaux propriétaires, sont cités ceux de plusieurs hautes autorités. À commencer par celui du gouverneur de la région, Atsimo Andrefana, Edally Ranoelson, qui préside la commission chargée justement de la réattribution des terres: «C’est une affirmation gratuite et fausse. Dans cette région du Bas-Mangoky, je n’ai aucune parcelle de terre à mon nom et je n’ai pas fait non plus construire de maison: ça peut être vérifié à tout moment ! Lorsqu’il s’agit d’une chose immobilière telle que la terre, on ne peut pas la voler parce que ça ne peut pas être mobilisé ou déplacé, se défend-il. Si j’avais de mauvaises intentions, je pourrais porter plainte devant la justice pour m’avoir sali.»
 
«Trafiquants de terres»
Le gouverneur confirme cependant qu’il y a bien eu tentative d’accaparement des terres par certaines personnes qu’il considère lui, comme des «trafiquants de terres». «Ma commission, explique le chef de la région, Atsimo Andrefana, a décidé d’accorder aux paysans qui travaillaient sur cinq hectares ou moins, la totalité de leurs terres.» Pour les autres demandes, les discussions seraient encore en cours.
 
De son côté, Andriamanantena Razafiharison, nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et ex-président de l’université de Tuléar dont le nom est aussi cité parmi les bénéficiaires de terrains, dément lui aussi fortement ces informations qu’il considère comme des «dénonciations calomnieuses pour induire en erreur l’opinion publique sur sa personne».

Autres articles

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page