Kenya: six morts lors de manifestations interdites de l’opposition
De son côté, Raila Odinga, l’opposant à l’origine de la mobilisation, a annulé le rassemblement qu’il avait prévu de tenir malgré l’interdiction en disant craindre des attaques contre les leaders de son mouvement. Dans la matinée, la police avait tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les partisans qui l’attendaient alors que ses équipes étaient en train d’installer la tribune d’où il était censé s’exprimer. « On veut voir notre leader Raila Odinga car il se bat pour nous. Nous souffrons. Le cout de la vie est très élevée. Nous n’avons pas d’argent, pas de nourriture, pas de travail », s’est indigné un homme sur la place.
Le vétéran de la politique kényane a finalement donné une conférence de presse durant laquelle il a redit la grande « fatigue » des Kényans face à leurs conditions de vie et a accusé la police d’avoir « tiré, blessé et tué des manifestants », notamment à Nairobi. Au moins six personnes ont déjà été tuées vendredi dernier au cours de manifestations interdites. « Des manifestants ont été arrêtés pour avoir participé à un exercice pourtant garanti par notre constitution. Je l’ai toujours dit, ces rassemblements sont pacifiques jusqu’à ce que la police décide de les disperser à coups de balles et de gaz lacrymogènes », a-t-il ajouté.
« Cette culture de l’impunité va prendre fin »
Des ONG ont dénoncé une violente répression policière. Nos rassemblements « restent pacifiques jusqu’à ce que la police décide de les disperser avec des balles et des gaz lacrymogènes », a, lui, accusé l’opposant.
De sources policières, des membres des forces de l’ordre ont également été blessés. Ailleurs dans le pays, des tentatives de rassemblements ont aussi été dispersées comme dans la ville portuaire de Mombassa. « Des vies ont été perdues, des dizaines d’agents de la force publique et des civils ont été grièvement blessés et des pertes inimaginables pour l’économie du pays ont été occasionnées », a déclaré dans un communiqué le ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki, dénonçant « la violence généralisée » et « les pillages ». « Cette culture de l’impunité va prendre fin », a-t-il prévenu.